Starless

Flotation Toy Warning / Bluffer's Guide To The Flight Deck

Pochette de l'album "Bluffer's Guide To The Flight Deck" de Flotation Toy Warning

2004, Pointy Records / Talitres

Il y a l'attaque horripilante du crincrin d'Arnaud Samuel (Louise Attaque) et l'archet au crin soyeux de Sarah Neufeld (Arcade Fire). Le solo de saxophone inutile-mais-qui-fait-joli d'un Don Myrick (One More Night de Phil Collins) et le souffle plaintif du saxo de David Bowie qui gémit dans le lointain (Candidate). Le synthé-cuivres pataud d'un Éric Serra copiant éhontément le riff de cuivres que Wayne Jackson avait pondu pour Sledgehammer de Peter Gabriel (1), et de vrais cuivres venant tranquillement renforcer la tension dramatique d'un Put The Freaks Up Front de Deus. Bref, si les cordes et les cuivres font largement partie du paysage de la musique pop-rock, leur usage à bon escient est loin d'être évident. Or c'est précisément leur orchestration simple, respectueuse de la musique de chambre et des brass bands britanniques qui rend les chansons de Flotation Toy Warning si émouvantes. L'écoute du premier album de ces Londoniens m'a tout de suite rappelé le choc ressenti en découvrant le titre Renaissance! de leurs cadets new yorkais de San Fermin. Certains passages, certaines tessitures vocales m'ont aussi remis en mémoire la conviction enthousiaste d'un Arcade Fire à ses débuts ou le chant de Neil Hannon de Divine Comedy. On pourrait parfois songer aussi à du Godspeed You! Black Emperor, à cette grande différence près que Flotation Toy Warning brandit une lumière d'espérance là où le groupe québécois ne jure que par le pessimisme nihiliste. La musique de Flotation Toy Warning peut se ranger du côté de la pop dite « baroque » pour son utilisation des cordes et des cuivres. Elle brille aussi par ses mélodies et ses harmonies si simples et évidentes, sa batterie apaisante, ses synthés cristallins (Happy 13), ses chœurs (Popstar Researching Oblivion), ses bruitages synthétiques ou vocaux (Losing California; For Drusky, Fire Engine On Fire Pt. I)... Avec les deux grands sommets de classe Everest que sont Donald Pleasance et Fire Engine On Fire Pt. II, cet album est la deuxième pépite bienfaisante qu'il m'est donné de découvrir cette année, après le Hand. Cannot. Erase de Steven Wilson.

27 mai 2024

(1) Il s'agit de Let Them Try, dans la bande originale qu'Éric Serra a composée pour le film Le Grand Bleu de Luc Besson (1988).

Vidéo / Fire Engine On Fire Pt. II

Version originale.
Vidéo éditée par Talitres.

Chansons de l'album

  1. Happy 13
  2. Popstar Researching Oblivion
  3. Losing Carolina; For Drusky
  4. Made From Tiny Boxes
  5. Donald Pleasance
  6. Fire Engine On Fire Pt. I
  7. Fire Engine On Fire Pt. II
  8. Even Fantastica
  9. Happiness Is On The Outside
  10. How The Plains Left Me Flat

Crédits

Musiciens

Flotation Toy Warning est Paul Carter (chant, échantillonneur, programmation), Ben Clay (guitare, basse), Colin Coxall (batterie), Nainesh Shah (guitare, basse, chant) et Vicky West (claviers, échantillonneur, chant).
Avec Gwen Cheeseman (violon sur 1, 5, 6), Matt Colman (trombone sur 2, 5), Dominic Glover (trompette et bugle sur 2, 5), John Greswell (alto sur 1, 5, 6), Sarah Kaldor (violoncelle sur 1, 5, 6), Anne-Marie Kirby (violon sur 1, 5, 6) et Rhys Llewellyn (batterie sur 6).

Auteurs

Écrit et composé par Paul Carter et Ben Clay avec Flotation Toy Warning. Arrangement des cordes et des cuivres par Vicky West.

Production

Produit par Flotation Toy Warning et Steve Swindon.
Enregistré par Steve Swindon aux studios Sound Mastering à Londres (Angleterre, Royaume-Uni).
Mixé par Brian O'Shaughnessy et Flotation Toy Warning aux studios Bark à Londres.
Mastérisé par Nick Robbins chez Flotation Toy Warning, à la Old Clothes Factory à Londres.

Pochette

Vicky West.

Parution et label

2004, Pointy Records / Talitres.

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