Cela fait tout drôle à quelqu'un de ma génération de retrouver dans un album de 2017 l'ambition pop-rock portée dans les années 1980 par des artistes comme Peter Gabriel, Kate Bush, Talk Talk ou Tears For Fears. D'autant que si l'on en croit les gazettes, l'auteur de To The Bone ne se privait pas pour dénigrer globalement la production musicale de cette décennie, lui préférant de très loin les incroyables révolutions survenues entre les Beatles de 1967 et les punks de 1977. En tout cas, les zélotes de Porcupine Tree et de la production solo de son fondateur Steven Wilson ont apparemment très mal accueilli ces onze chansons, jugées trahir le rock progressif. Bah ! Ils ont dû s'en remettre depuis. Du reste, j'ai du mal à comprendre leurs chouinements, à moins qu'ils ne soient plus idolâtres que mélomanes : d'abord parce que l'album est autant musclé rock (To The Bone, People Who Eat Darkness, le sombre Song Of I) que doucereux pop (Pariah, Blank Tapes, The Same Asylum As Before, encore que l'envolée de guitare n'y a rien de douceâtre) ; ensuite parce que Steven Wilson a mis la barre très haut (composition, arrangements, production) pour renouer sans rougir avec la « pop progressive » des aînés cités plus haut, qui lui ont fait forte impression en leur temps. Franchement, venir chercher des poux à un bonhomme parce qu'il vous offre une fusion pop-rock d'aussi haute volée que Refuge et Detonation, faut quand même oser.
Londres (Angleterre, Royaume-Uni), 29 mars 2018.
Vidéo éditée par A humble request.
Crédits
Musiciens
Steven Wilson (chant, guitare, basse, claviers).
Avec Nick Beggs (basse sur 6), Craig Blundell (batterie sur 3, 8, 9, 11), Paul Draper (séquenceur sur 1), Pete Eckford (percussions sur 1, 2, 6, 8, 10), Mark Feltham (harmonica sur 1, 5), Adam Holzman (claviers), Sophie Hunger (chant sur 9), Dave Kilminster (chœurs sur 1, 2, 4, 11), David Kollar (guitare sur 9, 10), Robin Mullarkey (basse sur 4, 10), Necro Deathmort (effets vocaux sur 5), Jeremy Stacey (batterie sur 1, 2, 4-6, 10), Paul Stacey (guitare sur 5), Ninet Tayeb (chœurs sur 1, 4, 6, chant sur 3, 7, 8) et Jasmine Walkes (chant sur 1).
Et aussi : London Session Orchestra (cordes sur 4, 9, 10) et Synergy Vocals (chœurs sur 11).
Auteurs
Écrit et composé par Steven Wilson sauf 1 écrit par
Andy Partridge. Cordes arrangées par Dave Stewart, chœurs par Steven Wilson.
Production
Produit par Steven Wilson, Paul Stacey (coproduction et enregistrement) et Dave Stewart (production des cordes), avec l'assistance de Keith Prior (ingénieur du son) et, pour l'enregistrement des cordes et des chœurs, de Steve Price.
Enregistré aux studios Strangeways à Londres (Angleterre, Royaume-Uni) avec quelques reprises de démos enregistrées par Steven Wilson dans son studio No Man's Land à Hemel Hempstead (Angleterre, Royaume-Uni), au studio Angel à Londres pour les cordes et chœurs, et par Benoît Corboz au studio du Flon à Lausanne (Suisse) pour le chant de Sophie Hunger.
Mixé par Steven Wilson sauf 1, avec Paul « P-Dub » Walton, et 6 mixé par Cenzo Townshend.
Mastérisé par Tim Young aux studios Metropolis Mastering à Londres.
Managers : Penny Morgan et Peter Rudge de Vector Management.
Concerts et représentations : Steve Martin d'APA et Neil Warnock de United Talent Agency.
Pochette
Rob Carmichael (conception) et Lasse Hoile (photo).
Parution et label
2017, Steven Wilson Productions / Caroline International.