1978, Charisma Records
Peter Gabriel cherche encore sa voie et ce deuxième album solo l'illustre parfaitement, à travers une hésitation permanente entre ballades mélancoliques, chansons pop-rock à la simplicité trompeuse, accélérations rock 'n' roll et explorations sonores. Si le rock progressif appartient bien au passé, le chanteur n'a pas encore trouvé l'inspiration que lui prodigueront quelque temps plus tard les sonorités et les rythmes africains. En attendant, il nous brinquebale à travers des ambiances variées, impeccablement servies par une belle brochette de pointures musicales dont le bassiste Tony Levin, le claviériste Larry Fast, le batteur Jerry Marotta et le guitariste Robert Fripp, élevé au rang de producteur. Certains morceaux accrochent facilement l'oreille (On The Air, D.I.Y., Mother Of Violence, Home Sweet Home). J'ai un faible pour ceux qui sont moins évidents au premier abord : le sombre Exposure, pesant et répétitif, avec sa ligne de basse alambiquée, les « Frippertronics » et les sons de guitare inquiétants de Robert Fripp, qui en est coauteur, et surtout White Shadow avec ses vents de synthés, ses giclées de cuivres échantillonnés, sa basse sourde et, là aussi, une intervention remarquable de Robert Fripp à travers un solo de guitare hallucinant.
2 mai 2021
Essen (Allemagne) le 15 septembre 1978.
Vidéo éditée par Peter Gabriel.
1978, Charisma Records.