Starless

Cure / The Top

Pochette de l'album "The Top" de Cure

1984, Fiction Records

Manifestement, cet album éclectique a quelque peu déboussolé la critique, qui va du « bof » grincheux et condescendant au « waouh » enthousiaste et admiratif. Les fans qui se délectaient du son des dépressions suicidaires sublimées par la trilogie précédente (Seventeen Seconds, Faith, Pornography) ont eux aussi reçu avec perplexité cette remontée du désespoir total vers un palier un peu plus optimiste, au point que les plus déçus d'entre eux ont surnommé l'album The Flop. De l'aveu même de son principal auteur et musicien, Robert Smith (1), The Top est « probablement l'album le plus disparate de Cure ». De fait, s'y côtoient l'ombre et la lumière, entre des réminiscences de pesante noirceur d'un côté (Wailing Wall, The Top) et des pièces musicalement plus légères de l'autre (The Bird Mad Girl, The Caterpillar, Piggy In The Mirror), s'inscrivant dans la lignée des chansons sorties depuis Pornography et compilées dans Japanese Whispers. Robert Smith nous ballotte ainsi allègrement du coq à l'âne tout au long de The Top, s'autorisant même un déchaînement endiablé rappelant les furieuses rugosités des tout débuts de ce que l'on a appelé le post-punk (Give Me It), telles que les affectionnaient ses copains de Siouxsie And The Banshees – groupe dont il est également guitariste au moment où il enregistre cet album. Certains morceaux, enfin, relèvent d'une new wave à guitares puissantes et envahissantes (Shake Dog Shake) quand d'autres sont totalement inclassables (Bananafishbones). Avec le recul et à bien réécouter tout ce bric-à-brac, l'on comprend que Robert Smith a cherché et fini par trouver une évolution vers une new wave un peu plus pop, sans pour autant renier sa part d'ombre oppressante. Ainsi, ce sont probablement les tâtonnements de The Top qui ont permis à Cure de trouver sa voie vers la gloire internationale, qu'il pavera dès l'album suivant, The Head On The Door.

20 mai 2024

(1) Robert Smith a assuré la majeure partie des pistes instrumentales de l'album : guitare, mais aussi basse, claviers, violon, flûte et harmonica. À l'époque en effet, le groupe est en phase de transition : le bassiste Simon Gallup est parti, le batteur Laurence Tolhurst s'est mis aux claviers et un tout nouveau batteur, Andy Anderson, fait son apparition. Enfin, le guitariste des tout débuts Porl Thompson, en passe d'être réintégré, a une contribution limitée à l'album, apportant surtout une touche de saxophone sur Give Me It.

Vidéo / Bird Mad Girl

Mexico (Mexique) le 8 octobre 2013
Vidéo éditée par Scott Anthony Patterson.

Chansons de l'album

  1. Shake Dog Shake
  2. Bird Mad Girl
  3. Wailing Wall
  4. Give Me It
  5. Dressing Up
  6. The Caterpillar
  7. Piggy In The Mirror
  8. The Empty World
  9. Bananafishbones
  10. The Top

Crédits

Musiciens

Cure est Andy Anderson (batterie, percussions), Robert Smith (chant, guitare, basse, claviers, flûte, violon, harmonica) et Laurence Tolhurst (claviers).
Avec Porl Thompson (saxophone sur 4).

Auteurs

Écrit et composé par Robert Smith, avec Laurence Tolhurst pour 2, 6 et 7.

Production

Produit par Chris Parry, Dave Allen et Robert Smith.
Réalisé par Dave Allen et Howard Gray aux studios Genetic à Streatley (Angleterre, Royaume-Uni), Garden et Trident à Londres (Angleterre, Royaume-Uni).
Édité par APB Music.

Pochette

Parched Art (Porl Thompson et Andy Vella).

Parution et label

1984, Fiction Records.

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