1980, Fiction Records
Le génie de Robert Smith est probablement d'avoir su trouver la musique des dépressions adolescentes, ce mal d'être informe et tenace où tout n'est que solitude, noirceur, désespoir, envie d'en finir. L'oeuvre s'affermira dans les albums suivants, mais le son propre à Cure est déjà dans celui-ci, malgré son économie de moyens. Basse pesante, batterie synthétique, métronomique et sans cymbale, quelques notes de piano ou de synthé et, surtout, la guitare, noyée dans un brouillard d'effets. Renforcée par le chant plaintif de Smith, cette alchimie produit une étrange ambiance, très sombre, qui mine tous les morceaux même lorsqu'ils sont entraînants (A Forest et Seventeen Seconds en sont deux exemples emblématiques). Ce n'est pas gai, mais cela fait quand même du bien d'entendre l'écho des tristesses que l'on traîne toute la vie durant.
18 février 2007
Auburn Hills près de Detroit (Michigan, États-Unis), le 18 juillet 1992.
Vidéo éditée par curedtc4.
1980, Fiction Records.