1981, Fiction Records
Faith est l'album le plus sombre de Cure. Peut-être mon préféré. Ses compositions prolongent celles de Seventeen Seconds avec plus de maîtrise et de finesse dans le jeu. Le trio britannique prend le temps de déployer des phrases lentes et répétitives, qui installent une atmosphère oppressante (The Holy Hour, Other Voices, All Cats Are Grey, The Drowning Man, Faith). Basse métallique omniprésente, batterie synthétique (moins binaire que dans le précédent album, mais toujours orpheline de cymbales), guitare parée d'une longue traîne d'effets (parfois remplacée par d'amples nappes de synthé, comme dans The Funeral Party), lamentations planant dans des brumes de réverbération et d'échos. Le « No Future » punk était rageur et tapageur. Dans la new wave crépusculaire des Cure, l'abattement l'emporte très nettement. Chaque note est une idée noire, chaque écho un bleu à l'âme, chaque accord un renoncement. Si l'on excepte les deux sursauts d'énergie que sont Primary (dansant) et Doubt (tapageur, justement), Faith est le compagnon idéal des nuits où l'on se demande par quelle malédiction on est en vie.
23 février 2007
Orange (France) le 9 août 1986.
Vidéo éditée par NewWave & Rock 80's Memories.
1981, Fiction Records.