2017, Dirty Hit
Le premier album des Londoniens de Wolf Alice, My Love Is Cool, laissait une impression mitigée avec des chansons joliment gentilles, mais de qualité inégale et semblant hésiter encore au carrefour des styles : pop-rock ? électro-rock ? Paru deux ans plus tard, l'album Visions Of A Life montre à l'évidence que le groupe a su à la fois s'affirmer et trancher en faveur d'une orientation rock sensiblement plus musclée et bruitiste, allant de la tension sombrement soulignée par le couple basse-synthé (Don't Delete The Kisses) et des atmosphères plus aériennes mais quand même bien sonores (Planet Hunter) au sprint franchement rock et à fond les ballons (Yuk Foo, Space & Time). Les basses, bien mises en avant, jouent un grand rôle dans la coloration de ces chansons, par contraste avec le chant d'Ellie Rowsell, capable d'aller du murmure inquiétant jusqu'à la gueulante haut perchée (le bien nommé Formidable Cool). Ils aiment aussi à mélanger les ambiances au sein d'un même titre (Heavenward), tendance qui peut pleinement s'exprimer dans les huit minutes du dernier morceau, Visions Of A Life, commençant par un rock pesant avant d'accélérer dans une cavalcade de gros rock bruitiste puis de s'achever en gerbe sonores entourant un solo ralenti de guitare avec un chant à l'unison. L'album – et c'est tout à leur honneur – a remporté le prix Mercury en 2018, récompensant un album britannique ou irlandais jugé plus par son mérite musical que par son succès commercial – le contraire des Brit Awards, en quelque sorte.
1er décembre 2025
Festival Best Kept Secret à Hilvarenbeek (Pays-Bas), 9 juin 2018.
Vidéo éditée par Kristian Jacobi.
2017, Dirty Hit.