2008, Parlophone / EMI
Cela fait dix ans que les Verve ont explosé. Commercialement d'abord, avec le succès de l'album Urban Hymns (1997) et tout particulièrement de son tube Bitter Sweet Symphony. Littéralement ensuite, le succès ayant donné aux uns et aux autres les moyens d'entériner leurs divisions et de poursuivre séparément leurs projets, à moins qu'ils n'en aient profité pour tenter de régler diverses addictions qui avaient bien contribué à saper la cohésion du groupe. De toute façon, le guitariste fondateur Nick McCabe jouait déjà depuis quelque temps à partir-revenir. Son remplaçant Simon Tong et le bassiste Simon Jones ont rejoint The Shining tandis que le chanteur Richard Ashcroft s'est lancé dans une carrière solo qui connaît ma foi plus de hauts que de bas. Pour surprenante qu'elle soit, la reformation du groupe en 2007 est une excellente nouvelle. Né de cette réconciliation, l'album Forth déploie une pop brillante, empreinte de la maturité et du professionnalisme que confère le recul de dix ans de séparation. Était-il pour autant besoin d'une production si luxuriante, où plusieurs couches sonores traquent le moindre interstice ? Heureusement, l'assise rythmique reste solide (Sit and Wonder, Numbness) et la rock attitude garde la tête haute (l'habile Love Is Noise, le bruyant Noise Epic) même si la ballade paresseuse gagne du terrain (Judas, I See Houses, Valium Skies). Et puis, il y a l'émouvante conclusion Appalachian Springs, le type même de chanson pas forcément originale mais dont les arrangements, l'interprétation, les mots et les images pansent le coeur de ceux qui progressent péniblement sur le chemin caillouteux de la paix intérieure.
21 mars 2009
Glastonbury (Royaume-Uni), 2008.
2008, Parlophone / EMI.