1970, Fly / CBS
J'ai une tendresse particulière pour cet album. Pas seulement parce qu'il a largement bercé mon adolescence, mais aussi parce qu'il rompt avec les codes habituels du rock. Mis à part The Wizard, qui déjante pendant près de neuf minutes, tous les autres morceaux sont de petites saynètes de moins de trois minutes combinant essentiellement guitare sèche, guitare électrique et percussions minimalistes. L'heure de gloire de Marc Bolan n'est pas encore arrivée mais son génie est bel et bien là : mélodies, compositions, sons inventifs de guitare. Le tout sans jamais en faire trop. Ce sont même l'économie de moyens et la modestie des arrangements qui rendent ces gemmes si brillantes. Elles ne relèvent déjà plus du folk-rock des débuts et pas encore du glam-rock à venir. « Come the sun / See it run / Across the sky / See it cry / For you / And no one else. » Suneye est très court, mais Dieu que ce bijou romantique est beau ! Et quel piège envoûtant que sa deuxième partie de rêveries et de légendes. « Tyrannosaurus Rex / The eater of cars », conclut cette chanson, sans se douter que ces quelques mots pourraient passer plus tard pour une funeste prémonition (1).
14 avril 2013
(1) Marc Bolan est décédé dans un accident de voiture sept ans après.
Version originale.
1970, Fly / CBS.