2015, Cobraside
Prendre connaissance de la biographie de Swervedriver, c'est un peu comme se plonger dans une anthologie de la malchance. De défections de musiciens en fermetures de maisons de disques, ils ont quand même accumulé les mauvais coups du sort. C'est d'autant plus injuste que les deux guitaristes ont de l'or dans les doigts, osant des enchevêtrements de cordes et de pédales d'effets impressionnants de complémentarité, de richesse, de puissance sonore et de subtilité harmonique (Autodidact en est un exemple magistral). Il paraît que le groupe est l'un des piliers du rock dit « shoegaze ». Il faudrait que j'écoute leurs premières œuvres pour juger sur pièce. En tout cas, ce cinquième album, que dix-sept ans séparent du précédent, n'a pas grand-chose à voir avec le rock bruitiste et saturé d'un My Bloody Valentine, à part peut-être l'échappée finale de I Wonder?. Ils me font plutôt penser à un Wire survitaminé, traçant sa route du rock sans révolution mais avec l'aisance et l'évidence que seul un grand talent permet de réunir.
8 janvier 2022
Studio de la radio KEXP à Seattle (Washington, États-Unis), le 8 mars 2015.
Vidéo éditée par KEXP.
2015, Cobraside.