1972, EMI
J'ai dû acheter cet album vers l'âge de 13-14 ans, et je m'aperçois que non seulement il n'a pas pris une ride, mais qu'il fait toujours partie de mes albums préférés. Mythiques, même, si l'on tient compte d'une certaine nostalgie toute personnelle pour une époque pas si heureuse que cela, mais sans laquelle je ne serais pas moi. Marc Bolan avait le don du riff et de la mélodie, une aisance hallucinante avec la guitare et le génie de vous faire passer de l'excitation (Metal Guru, Telegram Sam, Baby Strange) à la mélancolie (Spaceball Ricochet, Ballrooms of Mars, Main Man, peut-être ma préférée). Je suis toujours aussi impressionné de redécouvrir combien T. Rex, à l'époque composé d'un guitariste, d'un bassiste, d'un batteur et d'un percussionniste, pouvait produire autant de sonorités et d'ambiances différentes. Le glam rock dans lequel on rangeait le groupe, aux côtés de David Bowie par exemple, faisait référence aux tenues vestimentaires et au maquillage des artistes. Mais au fond, le nom n'était pas si mal trouvé pour désigner ce rock immédiatement séduisant, qui savait toucher le plus grand nombre sans tomber dans la mièvrerie – en dépit du travers des producteurs qui, comme ici Tony Visconti, se sentaient obligés d'adoucir la rugosité des guitares en passant une ou deux couches de guimauve, autrement dit des cordes aussi ridicules qu'inutiles. Ce que je ne m'explique pas, en revanche, c'est pourquoi les tubes de T. Rex ont quasiment disparu des ondes françaises.
8 février 2015
Londres (Angleterre, Royaume-Uni), 18 mars 1972.
Vidéo éditée par larryvgs.
Version originale.
Vidéo éditée par Alberto Garey.
1972, EMI.