1976, Warner Bros.
Taï Phong s'était taillé une petite réputation dans ma banlieue sud-parisienne. Tout au moins parmi ceux qui, comme moi, succombaient aux sirènes ardues du rock progressif. L'originalité du groupe tenait à la combinaison d'un rock plus planant que progressif et de l'incroyable registre aigu de la voix de Jean-Jacques Goldman – c'était juste avant qu'il ose se lancer en solo. Au fond, c'est de la douceur que je retiens du son de Taï Phong. Ce n'est pas que les morceaux soient exempts d'envolées guitaristiques ou pianistiques, mais celles-ci ne sont pas les véritables vedettes de cette musique onirique. La fin au piano de When It's The Season me fait songer à Supertramp et, parmi les Français, AaRON par exemple reprendra ce style. Dans Games, Jean-Jacques Goldman gravit la gamme comme Icare voulait toucher le soleil – avec plus de bonheur. De St John's Avenue, on retient la descente chromatique d'une phrase vocale, du plus bel effet. The Gulf Of Knowledge, enfin, déploie l'atmosphère la plus rêveuse de l'album. 40 ans ont passé et je suis toujours autant épaté par ce Windows, qui dose avec un doigté magistral l'ambition, la dextérité et la chanson qui parle au commun des mortels.
10 octobre 2020
Osaka ou Tokyo (Japon), octobre 2014.
Vidéo éditée par Denise Pichot.
1976, Warner Bros..