2011, Kemado
On relie ce groupe au stoner rock, caractérisé, dit Wikipédia, par « des rythmiques hypnotiques, simples et répétitives, une basse très lourde et un esprit rock inspiré par le psychédélisme des années soixante-dix » (le terme de « stoner » désignant un consommateur occasionnel de cannabis). La noirceur de cette musique post-rock n'a besoin quant à elle d'aucune explication. Les morceaux, lents et pesants, reposent tous sur une suite d'accords fatigués et peu avenants, martelés avec l'entrain du condamné montant à l'échafaud. Le lien de parenté avec Mogwai est évident, mais il y a chez les Texans une rugosité plus prononcée, un moindre souci de la nuance. Quelque chose fait mal et il faut que ça sorte, point barre. Ou pour dire les choses autrement, là où l'on retient de Mogwai un pessimisme sur l'humanité tout entière, True Widow semble exprimer un mal d'être essentiellement individuel. Avec une certaine efficacité, il faut le reconnaître : Wither plombe délicieusement le moral. Encore que le titre dont ces joyeux drilles ont affublé leur album – il m'a fallu intervenir sur ma base de données pour l'y faire rentrer – me laisse soupçonner qu'ils ne dédaignent pas se draper dans une posture un peu plus intello.
12 juin 2011
Date et lieu inconnus.
2011, Kemado.