2005, T-Rec / Naïve
Le riff rock de City Light, sa ligne de basse endiablée, ses choeurs de « ouh yeah » ont de quoi surprendre l'auditeur qui en était resté aux ambiances d'ennui et de tristesse des premiers albums. Passé ce morceau un peu tapageur, digne d'un boniment de monsieur Loyal, on revient à ce que l'on avait bien retenu de Tue-Loup : une musique lente, posée, qui se donne le temps de contempler le blé de la terre, d'humer l'humus de la forêt, de suivre l'onde discrète de la rivière. Cela n'empêche pas de pousser quelques galops plus rock (Le Martin pêcheur, l'instrumental Pas d'chant, pas d'krumar et le superbe Les encoches), ni d'introduire quelques ambiances jazzy (Les yeux de l'âne), mais ce Rachel au rocher reste malgré tout dans la tradition bucolique du groupe. Peut-être y découvre-t-on, à travers un constant va-et-vient entre nature et sentiments, que la musique de Tue-Loup exprime moins le désoeuvrement de la jeunesse des campagnes que l'attachement à la terre et à ses gens.
6 janvier 2008
Version originale.
2005, T-Rec / Naïve.