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Telekinesis / Ad Infinitum

Pochette de l'album "Ad Infinitum" de Telekinesis

2015, Merge Records

S'affranchir des contraintes temporelles – et financières – de l'enregistrement en studio professionnel est l'une des raisons qui ont poussé Michael Benjamin Lerner, alias Telekinesis, à se doter de son propre studio à domicile. Pouvoir prendre le temps de rassembler et de maîtriser un orchestre électronique (ordinateur, boîtes à rythmes, synthétiseurs), de tripoter les boutons, de bidouiller les sons, de cliquer ici ou là : tel est le luxe que s'est offert le musicien, avec l'aide de son beau-père bricoleur pour l'aménagement de la cave et de son pote Eric Elbogen (1) pour le câblage et le bon fonctionnement de toute l'installation. En prime, notre musicien s'est vu prêter la propriété du patron de son épouse à Edgewood, non loin de Seattle, où il a pu s'isoler pour écrire l'album et commencer les premiers enregistrements (2). Le résultat est très différent de l'œuvre précédente, Dormarion, qui proposait des chansons plutôt rock et de qualité, mais qui ne m'avait pas non plus fait grimper au plafond au point d'y consacrer une chronique. Il en va autrement de cet Ad Infinitum, entièrement et brillamment composé à partir de vieux synthés et de séquenceurs rythmiques, qui colorent les chansons de leurs grains particuliers, entre métaux lointains et basses enrichies, bourrasques de vent et gouttelettes rigolotes. Au-delà du désir de se renouveler, Michael Benjamin Lerner réussit en plusieurs occasions à marier ce style de pop synthétique un peu kitsch avec un art consommé de composer des chansons tour à tour excitantes (In A Future World, Courtesy Phone, Edgewood), sensibles (Falling (In Dreams), Sleep In, Farmers Road) et émouvantes (Ad Infinitum Pt. 1 et 2). Pour quelqu'un qui pratiquait peu les synthés – il est batteur de formation –, il a su en tirer le meilleur parti, tout en sobriété et délicatesse, pour le plus grand bien des oreilles et du cœur.

10 décembre 2022

(1) Eric Elbogen est un musicien rock indépendant de Seattle, connu sous le nom de Say Hi.
(2) Michael Benjamin Lerner raconte lui-même la création de son studio et la genèse de l'album, dans un billet posté sur la plateforme Medium.

Vidéo / Ad Infinitum Pt. 1

Version originale.
Vidéo éditée par Telekinesis (compte automatique YouTube).

Vidéo / Ad Infinitum Pt. 2

Studio de la radio CPR (radio publique du Colorado) à Centennial (États-Unis), le 2 novembre 2015.
Vidéo éditée par Indie 102.3.

Chansons de l'album

  1. Falling (In Dreams)
  2. Sylvia
  3. In A Future World
  4. Courtesy Phone
  5. Sleep In
  6. Edgewood
  7. It's Not Yr Fault
  8. Farmers Road
  9. Ad Infinitum Pt. 1
  10. Ad Infinitum Pt. 2

Crédits

Musiciens

Michael Benjamin Lerner (chant, tous instruments).
Avec Eric Elbogen (synthétiseur Moog sur 3 ; percussions et Moog sur 4 ; percussions, programmation rythmique additionnelle et guitare sur 7 ; programmation rythmique sur 8).

Auteurs

Écrit et composé par Michael Benjamin Lerner.

Production

Produit et enregistré par Michael Benjamin Lerner à son home studio Squared à Seattle (Washington, États-Unis), avec Eric Elbogen (3, 4, 7, 8). Des prises complémentaires ont été faites à Edgewood, non loin de Seattle.
Mastérisé par Jeff Lipton aux studios Peerless Mastering à Boston (Massachusetts, États-Unis), avec l'assistance de Maria Rice.
Édité par Cabbage Identifier Songs (sous administration de House Of Hassle).

Pochette

Maggie Fost (conception), Justin Lapriore (photo de couverture), Michael Benjamin Lerner (photos).

Parution et label

2015, Merge Records.

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