1992, Barclay
Contrairement à ce qu'annonce son titre d'ouverture, le quatrième album studio des rockers bordelais n'entre ni lentement, ni doucement dans nos existences. La guitare cavale comme une dingue, au risque de tanguer dans les fioritures comme déraperait n'importe quel bolide dans un virage un peu serré. Aucune importance puisque ça passe et que le reste suit. Jusque là. Les giclées de révolte du chanteur font mouche, mais les cordes vocales peuvent-elles résister longtemps à vibrer de tant de colère contre l'injustice et la misère ? La petite histoire du rock retiendra que non. Les faits divers se chargeront, plus tard, de rappeler tristement qu'il est bien présomptueux de s'indigner contre la brutalité du monde quand on oublie qu'elle naît d'abord de nos propres démons intérieurs. Cela n'empêche pas d'avoir la bonne conscience ébranlée par Tostaky et sa dérangeante antienne « soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien », qui résume magistralement l'égoïsme et la lâcheté que nous avons tous dans nos gènes.
19 septembre 2009
Enregistrement live officiel (1994).
Vidéo éditée par Noir Désir.
1992, Barclay.