1983, Virgin
Dès l'introduction du premier titre, Jour après jour, l'on sait que l'on va plonger dans un album de new wave sombre, hanté par le fantôme de Ian Curtis. La basse et la batterie cognent au premier plan ; l'harmonie résonne derrière, en arpèges ou accords cristallins de guitare ; le chant emprunte la voix des poètes maudits en berne d'une paix intérieure introuvable. À peu près de la même génération que ces Bretons n'ayant pas réussi à faire le deuil leur défunt Marquis de Sade, je partageais aussi leurs influences musicales les plus pessimistes (Joy Division, Cure, Minimal Compact...) et étais donc touché par l'écho qu'ils renvoyaient de mes propres noirceurs post-adolescentes. Et puis on change. Je leur suis néanmoins resté fidèle jusqu'à leur séparation en 1991, en souvenir des nuits obscures et des naufrages en solitaire que cet album a accompagnés. Ils ne me l'ont pas rendu : leur orientation musicale a rapidement tourné le dos au rock pour aller courtiser une pop un peu trop douceâtre à mon goût.
15 août 2009
Version live de 1985.
1983, Virgin.