1981, EG Records
Ce huitième album ouvre la deuxième époque de King Crimson, qui n'avait plus rien sorti depuis Red en 1974. Robert Fripp et Bill Bruford sont toujours là, en compagnie maintenant du guitariste Adrian Belew et du bassiste Tony Levin. Ces changements de personnel ne sont pourtant rien comparés à la rupture musicale radicale entre l'ancienne période et celle-ci. Le mellotron a été remisé dans un placard, tout comme le rock progressif. La guitare sait toujours partir en vrilles distordues (on ne se refait pas totalement et Adrian Belew adore faire du bruit), mais Robert Fripp joue surtout, désormais, avec ses « frippertronics ». Ce sont de longs motifs entrelacés et répétitifs qui viennent combler le moindre interstice laissé par l'ossature non moins complexe que martèlent Tony Levin sur cet incroyable instrument qu'est le stick et bien sûr Bill Bruford, dont la frappe est toujours aussi phénoménale de variété et de précision. À l'exception de Frame By Frame et de Matte Kudasai, le résultat d'ensemble laisse entendre plus de boucles et de longs développements que de mélodies. Il n'en reste pas moins que King Crimson réussit une fois de plus à créer du neuf dans le monde du rock. Au point que ça commencerait presque à devenir un peu agaçant.
2 janvier 2013
Japon, 1984.
Vidéo éditée par fullrockprog.
1981, EG Records.