2010, Soft Limit / Cooperative Music
La noirceur est le trait le plus évident du patrimoine génétique d'Interpol. Il n'est que de contempler cette pochette, toute de nuit et d'acier. Ceinte de guitares métalliques, striée de boucles électroniques, parfois drapée d'amples accords de synthé, la musique des New Yorkais a la gaieté des landes humides de l'automne. Son ardeur est celle du battement d'ailes affolé d'oiseaux migrateurs attardés et sa lumière est aussi radieuse que la grisaille des nuages chargés de pluie. Ce n'est pas Cure non plus, mais ce sont bien les lamentations existentielles de la new wave qui plombent de réverbération cafardeuse les sonorités acides de ce rock. Il ne s'en élève pas moins au-dessus de la moyenne, quand bien même les fans de la première heure considèrent que le groupe ne fait que s'embourber un peu plus.
26 septembre 2010
Le Trabendo, Paris (France), 17 septembre 2010.
2010, Soft Limit / Cooperative Music.