1972, Charisma
Dès qu'il est question de rock progressif, les avis sont généralement tranchés : c'est blanc (on aime) ou noir (on déteste), sans nuances entre les deux (faut voir, là oui, là par contre, bôf). Le seul mot « progressif » suffit à donner de l'urticaire à l'immense majorité des rockers qui méprisent ouvertement le genre. Il faut reconnaître que celui-ci tombe souvent dans des excès qui peuvent friser le ridicule : constructions inutilement alambiquées, festival de mesures improbables (5/4, 6/4, 7/8, 9/8), morceaux de 5 minutes minimum, mais 15 ou 20 c'est encore mieux, contes médiévaux ou fables philosophico-futuristes, pattes d'éph' satinés et accoutrements de grand guignol et, par-dessus tout, musiciens qui se la pètent grave derrière leurs rangées de guitares (électriques, acoustiques, 12 cordes, double-manche...), leurs montagnes de fûts ou leurs bunkers de claviers. Foxtrot faillit d'autant moins à la tradition que c'est un des albums les plus emblématiques du genre. Mais c'est aussi l'un des plus cohérents de Genesis, depuis l'introduction dantesque de Watcher of the Skies jusqu'à la nouvelle Jérusalem clôturant les 23 minutes de Supper's Ready. Le son est loin d'être à la hauteur de l'oeuvre, mais c'est entre autres pour cette production, plus proche du live que du studio, que je me suis attaché à cet album.
3 juin 2011
Londres (Angleterre, Royaume-Uni), 1973.
Vidéo éditée par divadex32.
1972, Charisma.