1996, Radioactive Records
Ce doit être une maladie de consanguinité qui affecte Elysian Fields. Comme celle de leurs cousins Mazzy Star, la musique de ce groupe new yorkais, fondé lui aussi sur le couple d'une chanteuse et d'un compositeur-musicien, capte autant l'attention que le décollage d'un avion. Les pensées dérivent le temps que celui-ci disparaisse au loin – vers quelle destination s'envole-t-il ? –, puis la vie reprend son cours comme si de rien n'était, sans que l'interlude n'ait eu la moindre conséquence. Ce n'est pas juste, d'autant que le guitariste Oren Bloedow se donne un mal de chien à composer des ambiances subtiles et plutôt complexes dans l'ensemble. Il s'en faut d'ailleurs parfois d'un potar qui aurait pu être poussé davantage, d'une guitare qui aurait pu s'échapper un court instant de la partition (Lady in the Lake, Fountains on Fire, Sugarplum Arches). Mais le fait est que ces chansons en demi-teinte, aussi travaillées soient-elles – un peu pop, un peu rock, un peu jazz – tiennent à rester effacées et ne se retiennent donc pas. Beaucoup moins que la beauté de la chanteuse Jennifer Charles, mais jusqu'à preuve du contraire, c'est encore avec les oreilles que la musique s'apprécie le mieux.
30 janvier 2011
Montage photos.
1996, Radioactive Records.