2009, EMI / Mute
Le premier contact avec ce douzième album studio d'un groupe qui n'a désormais plus rien à prouver ne m'a pas vraiment enthousiasmé. Depuis Exciter (2001), Depeche Mode plane davantage dans la stratosphère du son qu'il ne fourrage dans les racines terreuses du rock, et ces sons de l'univers le confirment. On y entend les heures interminables passées à programmer les machines, à cliquer à tour d'index pour rectifier le détail et agencer le tout au millimètre, à mixer au moins 48 pistes aux petits oignons. Comme il paraît loin, le temps des refrains simples et directs que les masses hurlaient en choeur pendant que Dave Gahan jouait au derviche tourneur sur scène. Mais... Mais au bout de quelques écoutes, la magie finit par agir. On a fait le tri et reprogrammé la playlist pour délaisser les inepties (le bouche-trou Spacewalker, l'habituelle niaiserie ici intitulée Jezebel) au profit d'un Depeche Mode certes nettement plus alambiqué qu'aux époques évoquées plus haut, mais sachant toujours se taper rageusement la tête contre les murs (In Chains, Wrong, Fragile Tension, Perfect, Corrupt). D'aucuns prétendent que les compositions du chanteur Dave Gahan ne sont pas à la hauteur ; il faudra qu'on m'explique en quoi Hole to Feed et Miles Away / The Truth Is feraient tâche dans un album qui finalement s'aborde comme une escalade : l'ascension est ardue, mais l'horizon découvert au sommet vaut vraiment la peine de s'accrocher.
8 mai 2009
Date et lieu inconnus (probablement en Allemagne en 2010).
2009, EMI / Mute.