2013, Venusnote / Columbia
Si les machines s'éveillent un jour à la conscience, elles le devront moins à l'art des ingénieurs qu'à l'habileté des musiciens à se servir d'elles pour exprimer les questions ancestrales de l'humanité sur la vie, l'amour, la mort. Les noirceurs électroniques du dernier album de Depeche Mode ne font que renforcer ma conviction que c'est ce groupe, et pas un autre, qui sera le premier Frankenstein. Les machines, omniprésentes, y sont particulièrement retorses. Sarabandes d'algorithmes (Secret To The End), blues échantillonné (Slow), états d'âme sinusoïdaux toujours aussi merveilleusement chantés par Dave Gahan (Broken et Should Be Higher), rock pour oscillateurs (Soft Touch / Raw Nerve)... Le tout en moulinant les percussions de manière ouvertement synthétique. La sorcellerie de Depeche Mode, c'est de savoir transformer les circuits électroniques en prolongements organiques capables de transpirer, de soupirer, de se rouler en boule et même de laisser couler une larme.
31 mars 2013
Berlin (Allemagne), 25 ou 27 novembre 2013.
Vidéo éditée par DepecheModeVEVO.
2013, Venusnote / Columbia.