1999, Deconstruction / Concrete
Death In Vegas fait-il des chansons ? Poser la question revient bien sûr à en douter. Ce n'est pas que le chant soit absent de sa production : plusieurs cordes vocales invitées – très majoritairement écossaises d'ailleurs – viennent ici apporter des contributions variées, de Dot Allison au rocker Iggy Pop, en passant par le chanteur de Primal Scream, Bobby Gillespie, et celui de Jesus And Mary Chain, Jim Reid. Sans oublier la chorale communautaire de gospel de Londres. Certes, dans son genre, le morceau dub Soul Auctioneer peut être qualifié de chanson, tout comme l'intrus étrangement guilleret qu'est Aladdin's Story, même s'il faut attendre trois bonnes minutes avant d'en entendre le chant. Mais pour le reste... Au fond, les voix sont adoptées comme un instrument venant enrichir la sonorité d'ensemble, sans chercher le moins du monde à mettre une quelconque mélodie en avant. Car le propre de ces Contino Sessions est d'offrir de longs développements instrumentaux sur une batterie dépouillée et une ligne de basse oscillant entre deux notes (Lever Street, qui en ajoute une troisième, atteint le sommet harmonique de l'album). Lancinantes, nerveuses, émaillées de bruits et de sons en tous genres, ces phrases répétitives finissent par provoquer une excitation proche de la transe (Dirge, Soul Auctioneer, Flying, Aisha, Neptune City). Je ne les ai jamais vus en concert, mais il n'est franchement pas difficile d'imaginer l'énergie qu'un tel électro-rock doit transmettre.
11 juillet 2021
Festival de Glastonbury à Pilton (Angleterre, Royaume-Uni), le 24 juin 2000.
Vidéo éditée par Peyotefr.
1999, Deconstruction / Concrete.