1992, Capitol
L'air s'engouffre à travers les vitres baissées, le ciel bleu s'étend à perte de vue au-dessus de vastes plaines pierreuses ceinturées par des montagnes lointaines, la route dégagée file en droite ligne vers l'horizon. Pour ne pas ajouter le silence au désert, on a le réflexe d'allumer la radio, qui déverse un rock mi-folk, mi-rentre-dedans, aux mélodies agréables sans plus chantées avec un léger accent sudiste. Ce pourrait être Blind Melon, dont le premier album éponyme révèle un son et un jeu quasiment parfaits. C'est d'ailleurs précisément ce qui cloche, à mon sens. Car en dépit de leur nom (1), ces gars-là composent et jouent plus comme des requins de studio que comme des musicos décontractés qui ne se prendraient pas trop au sérieux. Le résultat incite certes à taper du pied pour battre la mesure, mais je trouve que, No Rain excepté, l'ensemble manque d'abord de mélodies et de gimmicks que l'on puisse retenir, ensuite et surtout de l'enthousiasme joyeusement foutraque d'un bon vieux Lynyrd Skynyrd, par exemple.
28 juin 2008
(1) La petite histoire prétend que le père du bassiste avait coutume d'appeler « blind melon » toute bande de hippies qu'il voyait rester là à ne rien faire.
Enregistrement acoustique (date et lieu inconnus).
Vidéo éditée par Alan Vitale.
1992, Capitol.