2015, Fire Records
L'écoute d'un précédent album de Blank Realm, Go Easy, ne m'avait pas totalement convaincu de consacrer du temps à une chronique. Je n'en avais pas moins noté une certaine propension à s'éloigner de la masse pour s'aventurer sur des voies tortueuses et expérimentales. Cet Illegals In Heaven a gravi plusieurs marches d'un coup, ne serait-ce qu'en qualité de production. Il faut dire que jusqu'ici, la famille Spencer et le copain Walsh se débrouillaient plutôt par eux-mêmes, au point que ce cinquième album est aussi le premier à avoir été enregistré dans un « vrai » studio. Et même si celui-ci n'est pas exactement Abbey Road, comme l'observe leur maison de disques Bedroom Suck Records, il suffit largement à faire la différence. L'excellent jeu du guitariste Luke Walsh en bénéficie tout particulièrement. La variété des angles musicaux visités par le groupe aussi, depuis le rentre-dedans (No Views) jusqu'à la ballade revisitée (Dream Date). Il y a aussi cette superbe transe qui clôt Flowers In Mind et, par-dessus tout, cette écharpe hypnotique de douceur et de tristesse, Gold, qui s'enroule délicatement autour des gorges à nœuds, des cœurs dilatés et des âmes bleuies pour leur donner à goûter en douce au paradis.
28 juillet 2019
Version originale.
Vidéo éditée par Blank Realm.
2015, Fire Records.