2005, Wichita
Like Eating Glass, formidable morceau d'ouverture de ce premier album des Londoniens de Bloc Party, annonce d'emblée la couleur : nous sommes en train de découvrir un son nouveau du rock, fait de guitare suraiguë, de batterie hachée et de voix haut perchée, le tout sur terreau de basse sautillante et de synthé discret mais efficace pour donner un peu plus de corps et d'ampleur au son d'ensemble. Le rock de Bloc Party, sec et nerveux, est terriblement pressé (Helicopter, Positive Tension, Banquet avec son effet très réussi de stéréo sur la guitare, Luno, carrément dopé aux envolées de guitares aériennes). Au point que les brefs instants où l'on reprend sa respiration tiennent plus de la nécessité de comprimer un point de côté que de l'affalement éreinté (Blue Light, This Modern Love, So Here We Are). Il faut attendre l'envoûtant Compliments pour enfin goûter un certain apaisement, sans que l'on soit bien certain que la mélancolie qui s'en dégage nous fasse vraiment gagner au change. De toute façon, il y a tant de tentation à réécouter le son et le jeu tellement originaux de Bloc Party qu'on se laisse gagner soi-même par l'urgence... d'appuyer sur « replay » (pas trop vite quand même car il y a une petite gâterie non créditée au piano et à la guitare, planquée un peu plus loin vers la 11e minute de la plage : on peut s'en passer, mais ce serait dommage de l'ignorer, au moins à la première écoute).
11 février 2008
Eurockéennes de Belfort (France), 1er juillet 2005.
2005, Wichita.