1967, Parlophone
Les gentils Beatles ou les méchants Stones ? Telle était la question dont la réponse vous définissait instantanément et définitivement. Je n'ai pour ma part jamais douté de mon camp : les Rolling Stones faisaient du rock, du vrai, du teigneux, quand les Beatles papillonnaient dans la mièvrerie. Cet album, qui célèbre ses 50 ans et plusieurs dizaines de millions d'exemplaires vendus, n'échappe pas tout à fait à la règle. She's Leaving Home, When I'm Sixty-Four ont des qualités qui relèvent de la variété, pas du rock. Il faut néanmoins admettre que désormais libérés des obligations de tournées délirantes, les Beatles donnent libre cours à leur envie d'explorer autre chose que quatre accords dans le vent consensuel. Le résultat est plus ou moins heureux, vu de mon penchant pour un rock nettement plus sombre, mais plusieurs caractéristiques sont à relever. D'abord, les compositions, les arrangements et le son n'ont pas pris une ride : l'album est aussi moderne aujourd'hui qu'il l'était à sa sortie. Ensuite, il suffit d'une petite minute à la reprise de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band pour remettre les pendules à l'heure et rappeler que c'est bien au rock que ces jeunes freluquets, qui se disaient plus célèbres que Jésus, ont été nourris. Enfin, malgré tout le respect que je dois aux Rolling Stones, ce sont quand même les Beatles qui m'offrent ici l'un des morceaux qui me remuent le plus à l'intérieur, A Day In The Life.
4 juin 2017
Version originale.
Vidéo éditée par tuquelex.
1967, Parlophone.