Starless

Musicabrac / The Chills

Avoir la chair de poule en écoutant de la musique n'est pas donné à tout le monde : il faut un cerveau spécial.

Jeune fille au bord des larmes pendant un concert de Sigur Rós à Rock en Seine, 2012.

Jeune fille au bord des larmes pendant un concert de Sigur Rós à Rock en Seine, 2012.
Photo : Nicolas Brunet.

Allons bon ! Je croyais que la chair de poule était une manifestation courante de l'émotion pouvant être ressentie par les mélomanes. Il n'en est rien, proclame Matthew Sachs, doctorant à l'université de Californie du Sud. La plupart des gens qui apprécient la musique n'en éprouvent aucune émotion pour autant. En fait, ceux que la musique peut littéralement submerger de plaisir, de tristesse ou d'excitation au point d'en pleurer, crier ou sauter comme des dingues ont une configuration cérébrale tout à fait particulière, caractérisée par des connexions plus nombreuses entre les cortex auditif et émotionnel. Je ne sais trop s'il faut prendre l'hypersensibilité musicale qui en résulte comme une anomalie handicapante ou une mutation bénéfique. Ce que je peux dire, c'est que ma passion pour la musique est entièrement dictée par la quête incessante de tels frissons, si intenses qu'ils font se toucher plaisir et douleur, bonheur et tristesse. Normal ou pas, je n'y renoncerais pour rien au monde.

10 septembre 2017

Sources : Brain connectivity reflects human aesthetic responses to music (Matthew E. Sachs, Robert J. Ellis, Gottfried Schlaug, Psyche Loui, in Social Cognitive and Affective Neuroscience, 10 mars 2016) ; If you get the chills from music, you may have a unique brain (Neuroscience News, 27 février 2017) ; Pourquoi la musique peut donner des frissons ? (France Musique, 8 septembre 2017).

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© René-Luc Bénichou / 2005-2024. Page éditée le 28 janvier 2024.