2011, Pink Flag
C'est honteux, mais je n'avais jamais entendu parler de Wire avant d'être attiré par la pochette de leur douzième album, alors qu'ils affichent déjà 35 ans d'existence au compteur. Du reste, ils ont bien failli retomber illico dans mon oubli après une première écoute distraite et peu convaincue de leur arbre rouge écorcé. À l'évidence, le trio londonien a dépassé le stade où l'on rêve d'être riche et célèbre, si tant est qu'ils en aient eu le désir. Techniquement irréprochable, Wire délaisse franchement la devanture du rock pour se concentrer sur sa charpente, enrichissant ses vieilles racines d'alliances nouvelles de timbres métalliques et saturés, avec une sous-couche remarquable de guitares sombres et lointaines. Ils aiment aussi marier un rock plus agressif avec un chant qui ne se départit jamais d'un ton calme et distancié. De si subtiles intentions ne font pas des tubes. Mais c'est certainement la meilleure voie pour s'attacher l'estime de ceux qui associent tel son, telle harmonie à une portion d'existence ou un sentiment particulier. Au point qu'en me repassant en boucle les mélancoliques Adapt et Red Barked Trees, je me prends à en vouloir à Wire de ne pas rendre plus accessibles de tels onguents pleins d'empathie.
19 mars 2011
Londres (Royaume-Uni), 2 février 2011.
2011, Pink Flag.