1978, EG Records
Bien que trente ans (!) aient passé, je conserve un souvenir très net de la découverte de cet album avec mon groupe d'alors, Salamangé. C'était notre ingénieur du son qui nous l'avait amené, tout excité par le son de synthé qui ouvrait Alaska. Les musiciens, tous de sacrées pointures, tentaient de rajeunir le genre du rock progressif. Malheureusement, ce n'est pas le brio technique qui peut suffire à emporter l'adhésion. J'ai beau aimer la chaude voix de John Wetton et considérer que Bill Bruford est un des plus grands batteurs que je connaisse, je dois avouer que j'aurais mieux fait de conserver le souvenir que j'avais de cet album, plutôt que de le réécouter. S'y côtoient le meilleur, mais aussi le pire du rock progressif. Pour le meilleur : une voix décidément incroyable, un son parfait, de belles trouvailles mélodiques et rythmiques. Pour le pire : des solos gonflants, des constructions alambiquées, l'inévitable et prétentieux détour par le coin du classique. Même si UK renouvelait un peu le genre du rock progressif au moment où les punks prouvaient que la maîtrise d'un instrument n'est pas vitale pour toucher le coeur des gens, je n'entends plus aujourd'hui dans cette éphémère aventure qu'un assemblage de savoir-faire plus ou moins inspiré. Le supplément d'âme ? Il n'est pas compris.
5 juillet 2009
Tokyo (Japon), avril 2011.
Vidéo éditée par Globe Music.
1978, EG Records.