2014, FatCat Records
Le précédent album de Twilight Sad m'avait laissé sur ma faim ; celui-ci me nourrit nettement mieux. Le groupe assume avec bonheur l'emphase crépusculaire des synthés, qui déversent leurs vents mauvais à pleine puissance. Je n'irais pas jusqu'à prétendre que cette musique new wave, dominée par les sons graves et amples, fait du bien. Comme leurs compères de Mogwai, chez qui ils ont enregistré cette dizaine de chansons, les Écossais de Twilight Sad magnifient les humeurs chagrines, les impasses désespérées, l'étouffement du désir de réussir, voire de vivre. Leur monde est celui de la pente impossible à gravir et non délicieuse à descendre, des amours déliquescentes plutôt que naissantes, du tombeau et non du berceau. À l'heure du selfie comme regard sur le monde et de la pensée métaphysique en 280 signes, ces porte-drapeaux du mal-être et de l'échec, qui se plaisent à faire de la « musique misérable » comme ils le proclament eux-mêmes, sont des dinosaures éminemment sympathiques.
10 novembre 2019
Seattle (Washington, États-Unis) le 7 mars 2015.
Vidéo éditée par KEXP.
2014, FatCat Records.