1997, Vicious Circle
Il ne reste décidément plus beaucoup de traces de la scène rock bordelaise des années 80-90, qui bousculait pourtant le train-train pop-rock français avec des talents fulgurants dont, à part Noir Désir qui a fait du chemin depuis, je retiens surtout la trop brève aventure de Kid Pharaon. Nos chiens de paille à nous (1) sont de cette lignée, mais je ne suis pas bien certain que ce deuxième et dernier album de leur courte carrière soit ce qu'ils aient produit de mieux. Les passages à vide, la paresse, les digressions et l'humour potache y prennent une telle place qu'on ne sait plus trop ce qu'on est en train d'écouter. Exception faite de Broken Up, qui ouvre l'album avec un mélange très impressionnant de brio et de nonchalance : voilà de l'excellent rock qui n'a pas besoin de hurler ou de dévaler une pente à cent à l'heure pour montrer qu'il est le plus fort ; la rythmique impeccable, le chant sûr de lui et la discrète mais remarquable utilisation des cuivres se chargent de prouver que les Straw Dogs ont à la fois du talent et du métier. Exception faite aussi de Crossing the Styx, un entêtant refrain mélancolique d'à peine trois minutes qui s'est invité vite fait au sanctuaire de mes chansons préférées.
13 juillet 2008
(1) En dehors de la célébrissime référence cinématographique (Sam Peckinpah, 1971), les Straw Dogs sont aussi un trio punk écossais et un groupe rock américain de Seattle.
Le bassiste Stéphane Jonathan me signale très sympathiquement, en mars 2009, qu'il a mis en ligne le site Singe Blanc qui, à travers photos, vidéos et discographie, retrace l'histoire du groupe.
Version originale.
1997, Vicious Circle.