2001, BMG
A priori, le rock garage est peu avenant. En référence aux groupes de jeunes amateurs qui répètent avec les moyens du bord dans le garage familial, ce style de rock évoque une technique instrumentale approximative et un son qui ne brille guère par sa pureté. Pour ce qui est du son, les Strokes sont fidèles à la tradition : ils ont enregistré ce premier album au Transporter Raum Studio, qui n'est rien d'autre qu'une cave du Lower East Side, à Manhattan. Résultat : la guitare est saturée et stridente à souhait, et un curieux traficotage de la voix renforce le côté sale du son d'ensemble. Pour le reste, on ne peut pas dire que ces gars-là soient des amateurs. Prenons la basse par exemple : elle martèle généralement comme il faut en complément de la batterie, mais on peut la surprendre à sautiller comme un cabri (Is This It) ou, au contraire, à se faire discrète pour mieux relancer la sauce (Soma). La guitare ? Elle passe son temps à alterner des riffs qui font mouche à tous les coups et de petits solos délicieusement rétros. En fait, à écouter cette moisson de mélodies simples, pressées, énergiques et entêtantes, on a l'impression que les Strokes ne se sont pas formés pour faire de la musique, mais pour faire des tubes. Voulu on non, l'objectif est en tout cas parfaitement atteint ici, avec pas moins de quatre hits au tableau (The Modern Age, Last Nite, Hard To Explain et Someday) et un million d'albums vendus rien qu'aux États-Unis.
28 août 2008
Festival T In The Park à Balado (Écosse, Royaume-Uni), 9 juillet 2006.
2001, BMG.