Starless

Rolling Stones / Let it Bleed

Pochette de l'album "Let it Bleed" des Rolling Stones

1969, Decca

Qui de la poule ou de l'oeuf ? Lequel de ces deux monuments des Rolling Stones – du rock tout court – que sont Beggars Banquet et Let It Bleed pourrait être retenu comme leur meilleur album ? À un an d'intervalle, ils signent tous deux la fin des années soixante, soulevée par la frénésie de liberté – de penser, d'agir, de s'affranchir – d'une jeunesse peace and love sur fond de guerre du Vietnam. Ils marquent aussi la fin des Stones avec Brian Jones, retrouvé noyé dans sa piscine le 3 juillet 1969. Je dois néanmoins avoir un faible pour Let It Bleed puisque c'est celui que je choisis de chroniquer en premier. Probablement parce qu'il s'ouvre sur Gimme Shelter, qui reste à mes oreilles le meilleur morceau des Stones. Mais en vérité, l'album entier est exceptionnel, avec cette habileté à passer du coq inquiétant des villes (Midnight Rambler) à l'âne de Jackson, la ville des cow-boys (Country Honk), de la reprise d'un vieux blues romantique (Love in Vain) à la soul tendance gospel (You Can't Always Get What You Want). Il y a aussi cette incroyable puissance contenue tout au long de You Got the Silver, chanté par Keith Richards, jusqu'à l'explosion du refrain final. Méchant, venimeux, colérique, contestataire, bagarreur, amoureux, malheureux, rédempteur... C'est du rock, du vrai, qui cogne jusqu'à ce que ça saigne.

1er novembre 2009

Vidéo / Midnight Rambler

Londres (Angleterre, Royaume-Uni), 26 mars 1971.
Vidéo éditée par genaro garcia.

Chansons de l'album

  1. Gimme Shelter
  2. Love In Vain
  3. Country Honk
  4. Live With Me
  5. Let It Bleed
  6. Midnight Rambler
  7. You Got The Silver
  8. Monkey Man
  9. You Can't Always Get What You Want

Crédits

Musiciens

Les Rolling Stones sont Mick Jagger (chant), Brian Jones (guitare, percussions), Keith Richards (guitare), Charlie Watts (batterie) et Bill Wyman (basse).

Avec Madelaine Bell (choeurs sur 9), Byron Berline (violon sur 3), Mary Clayton (choeurs sur 1), Ry Cooder (mandoline sur 2), Rocky Dijon (percussions sur 9), Nicky Hopkins (piano sur 1, 4, 7 et 8, orgue sur 7), Bobby Keys (saxophone ténor sur 4), Al Kooper (piano, cor et orgue sur 9), Jimmy Miller (percussions sur 1, tambourin sur 8, batterie sur 9), Nanette Newman (choeurs sur 3 et 9), Leon Russell (arrangements des cors et piano sur 4), Ian Stewart (piano sur 5), Mick Taylor (guitare sur 3 et 4), Doris Troy (choeurs sur 9) et le London Bach Choir (choeurs sur 9 arrangés par Jack Nitzche).

Auteurs

Écrit et composé par Mick Jagger et Keith Richards, sauf 2 par Robert Johnson (*).

(*) La version originale de l'album mentionne un certain Woody Payne, dont on sait depuis qu'il réclame – sous cette identité en Europe, sous celle de T. Cowley aux États-Unis – la paternité de toutes les chansons de Robert Johnson, bluesman américain décédé en 1938. Les ayants-droit de ce dernier ont veillé à ce que les crédits soient modifiés dans les rééditions de l'album.

Production

Produit par Robin Miller.
Enregistré par Glyn Johns aux studios Olympic à Londres (Royaume-Uni).

Pochette

Robert Brownjohn.

Parution et label

1969, Decca.

Chercher

© René-Luc Bénichou / 2005-2024. Page éditée le 14 septembre 2024