1990, 4AD
Pourquoi la musique et pas l'art contemporain ? Pourquoi le rock et pas la variété ? Pourquoi Bossanova des Pixies plutôt que Doolittle ? Je n'en ai strictement aucune idée mais le fait est que j'aime impulsivement les premiers tandis que les seconds me laissent au mieux indifférent. Ce troisième album studio du groupe, réalisé après une première brouille entre les trois lutins et la fée, est l'oeuvre du seul Charles Thompson, alias Francis Black. Il est clair que l'oeuvre en retire une direction et une cohérence affirmées : c'est de bout en bout un concentré de rock puissant et mélodique, où l'on a choisi de donner la vedette au jeu et au son de guitare de Joey Santiago. Quatorze titres s'enchaînent sans aucun temps mort ni baisse de régime en moins de quarante minutes, prouvant une fois de plus que la grâce de l'inspiration ne dispense pas de travailler : la composition, les arrangements, les transitions et la production ont été soignés et cela s'entend, même et peut-être surtout dans les morceaux les plus rugueux (Rock Music) et les plus surprenants (Havalina). Ma préférence va à All Over the World, dont la deuxième partie, tout en guitares menaçantes et voix off métallique, me submerge d'une émotion intime et inexplicable qu'en musique, seul le rock est capable de me faire ressentir.
7 décembre 2008
Londres (Royaume-Uni), 26 juin 1991.
1990, 4AD.