1971, EMI
La note introductive du titre Echoes a été produite par Richard Wright en passant le son d'un piano à travers une cabine Leslie. Un hasard heureusement enregistré, car il a été incapable de reproduire ce son à l'identique ensuite. C'est l'une des péripéties de l'enregistrement de cet album, pour lequel le groupe a passé de longs mois en studio, à la fois pour essayer de trouver l'inspiration et pour s'attarder des séances entières sur tel ou tel son, sans que cela fasse avancer le moins du monde le début d'une idée de morceau. L'achèvement de l'album tient donc d'un petit miracle d'obstination de ses concepteurs – et de patience de la part des préposés à l'enregistrement. Pour autant, ces longs errements a priori improductifs font finalement naître le Pink Floyd qui conquerra la planète. Non pas avec les chansonnettes un rien potaches à la San Tropez ou à la Seamus, mais avec les pièces maîtresses que sont One Of These Days, A Pillow Of Winds et Echoes. La première met la hargne en avant, la deuxième la douceur et la troisième synthétise le tout dans une construction qui deviendra un classique du son et des longs développements du groupe : patiente exposition d'un thème, partie chantée, solo de guitare sur une rythmique répétitive puis reprise du chant avant le final. Il est d'ailleurs assez fascinant d'entendre dans cet Echoes pleinement réussi la genèse d'un futur Shine On You Crazy Diamond. Et je ne me lasse pas de découvrir toujours de nouveaux détails remarquables dans le support rythmique, particulièrement dans le jeu d'orgue du regretté Richard Wright.
11 janvier 2020
Pompéi (Italie), octobre 1971.
Vidéo éditée par HDPinkFloyd.
1971, EMI.