1995, Sony Music
J'ai appris à me méfier comme de la peste de ce que l'on appelle les « super groupes », réunions d'artistes déjà largement renommés. Mad Season est l'exception qui confirme la règle. Il n'aura malheureusement pu réaliser que ce seul album, dont chaque morceau peut regarder de très haut l'interminable procession de tâcherons du rock, assidus, prolifiques et sans réel talent. Ceux-là sont de bons musiciens, s'accordent parfaitement et composent véritablement au lieu de se contenter de jouer un vague truc chacun dans son coin. Les racines du blues (River Of Deceit, Artificial Red), le riff qui tue (I'm Above, Lifeless Dead), le guitariste fou (November Hotel) : c'est riche, éclectique, intelligent et sensible, même quand le gros son prend le dessus. Mes deux moments préférés restent quand même l'émouvante complainte contre l'adversité de Wake Up (deux des membres du groupes sont morts depuis d'être trop mal dans leur peau) et, un cran en dessous, l'abandon crépusculaire d'All Alone qui referme l'album.
12 septembre 2015
Version originale.
Vidéo éditée par Jed Trently.
1995, Sony Music.