1994, Vernon Yard Recordings
La belle ambiance dépressive que voilà ! Cela faisait longtemps qu'il ne m'avait été donné de découvrir une musique aussi anémiée, avec le minimum de notes et de mots pour faire passer la vision de vies tristes, interminables et désespérément inutiles (1). Elles ont pourtant leurs petites péripéties sociales, amoureuses ou intérieures, que Low raconte avec toute la verve du point de suspension. Me reviennent en mémoire le mal-être de Red House Painters et l'abattement des tout premiers Cure, avec une musique si économe que c'est à se demander si elle résulte d'une démarche artistique réfléchie ou d'une maîtrise encore très approximative du peu d'instruments qui la produisent (guitare, basse et batterie, ou plus exactement une caisse claire et une ou deux cymbales). Au fond, le plus perturbant n'est pas la tristesse que répand ce rock neurasthénique, mais le pessimisme absolu du titre que le couple Alan Sparhawk-Mimi Parker – mormons de leur état et donc a priori croyants – a choisi de donner à ce premier album.
25 décembre 2014
(1) Merci à Mike Doughty et son album de reprises The Flip Is Another Honey (2012, Snack Bar), qui m'a fait découvrir Low à travers le titre Words.
Bristol (Angleterre, Royaume-Uni), 29 avril 2013.
Vidéo éditée par knappafire.
1994, Vernon Yard Recordings.