2008, RCA Records
La batterie est économe de la cymbale et du temps fort, qu'elle aime décaler à l'occasion. Aussi la charpente des morceaux s'appuie-t-elle souvent sur les graves rondeurs de la basse. La guitare est surprenante de discrétion, entre accords lointains et arpèges en arrière-plan, de préférence dans les médiums. Le son global évolue dans un registre assez sourd, mettant d'autant mieux en valeur les sanglots rocailleux du chanteur. Est-ce bon signe de remarquer le son plutôt que les compositions ? Le rock familial des frères et cousin Followill n'a pas inventé la poudre, mais leur manière de jouer, leur sens mélodique et la variété de leurs arrangements les placent sans problème dans la cour des grands en devenir. C'est un son et un rythme inhabituels (Closer), une rythmique toute en contretemps et petites notes accrocheuses (Sex on Fire), l'hameçon de mélodies faciles (Use Somebody, Be Somebody) ou le vent froid et triste des grands vides (Cold Desert). Pour tout dire, je me suis laissé prendre outre mesure au vague à l'âme que ces péquenots sudistes ont concentré dans cet album. Du reste, il est rassurant de constater que les studios de Nashville sont encore capables de surmonter deux fléaux majeurs : ceux de la nature (les ouragans) et ceux de la nature française (nos « rockers » nationaux qui viennent y faire genre).
28 juin 2009
Festival Pinkpop à Landgraaf (Pays-Bas), 12 juin 2011.
Vidéo éditée par kullieOLV.
2008, RCA Records.