1980, Factory
Ce second et dernier album enregistré par Joy Division est paru à peine un mois après le suicide de son chanteur, Ian Curtis, qui s'est pendu le 18 mai 1980, à l'âge de 23 ans. Est-ce dû à la brièveté de son existence ? À l'intensité de ses prestations scéniques en première partie des punks Buzzcocks ? Toujours est-il que Joy Division est vite devenu un groupe mythique une fois disparu (New Order, qui lui a succédé après la mort de Curtis, n'a jamais atteint une telle reconnaissance). Closer est un album sombre et tourmenté, sans les enjolivements mélodiques et harmoniques que Cure, par exemple, a su introduire pour gagner en accessibilité. Basse omniprésente, batterie pesante (l'usage de la cymbale en est quasiment oublié), guitare saturée répétitive, chant scandé d'une voix grave : c'est loin d'être gai. Ou plutôt, ça l'est autant que pouvait l'être la joie dont il est question dans le nom du groupe. L'album est emblématique d'un mouvement new wave plutôt radical, dont les racines plongent curieusement dans la provocation bruyante et approximative des punks (qu'on songe aux débuts de Siouxsie and the Banshees). La plupart des titres sont très bons, mais j'ai un faible pour le trio final, que je trouve particulièrement chargé d'émotions : Twenty Four Hours (plutôt rock, représentatif des origines punks de la new wave), The Eternal (très sombre, voire carrément funèbre) et Decades (preque guilleret et Top 50, par comparaison avec le reste de l'album).
12 novembre 2005
Version originale.
1980, Factory.