1974, Charisma
Évoquer une musique dépouillée en parlant de Genesis peut prêter à sourire. Pourtant, par comparaison aux albums précédents, celui-ci a su se délester d'une bonne part de grandiloquence et gagner ainsi d'autant en hargne rock. Le guitariste Steve Hackett s'autorise à troquer ici et là ses arpèges aériens contre des riffs bien saccadés et saturés, le claviériste Tony Banks se retient d'en faire des tonnes une fois passée l'introduction, les morceaux sont nettement plus courts et variés qu'à l'ordinaire, il est même des mélodies que l'on peut aisément siffloter sous la douche ! Mon seul regret finalement est que la production ait pris le parti de mettre la batterie de Phil Collins un peu trop en retrait. Certains passages restent bien ancrés dans ma mémoire, que j'attends toujours avec délectation : le glissement du synthé vers un orgue profond après le « pont » de Lilywhite Lilith, la brusque accélération du tempo à la fin de The Waiting Room, la rythmique à l'orgue dans In The Cage, la fabuleuse partie de synthé dans le martial Fly On A Windshield... Sans oublier les superbes mélodies de Carpet Crawlers (1) et de The Lamia, cette dernière étant reprise dans The Light Dies Down On Broadway. Ce concept album a beau être maintenant de l'histoire très ancienne (40 ans), clôturant la première époque de Genesis avant le départ de Peter Gabriel, je trouve qu'il n'a pas pris une ride.
17 mai 2014
(1) Le morceau est parfois titré Carpet Crawl.
Un concert datant de 1975.
Vidéo éditée par MrLodurr.
1974, Charisma.