2015, Hardly Art
Les tenants de la new wave ne sont généralement pas de joyeux lurons. Disons que leur état d'esprit général les mènerait à se taper le front plutôt que les cuisses. Ce ne sont d'ailleurs pas les raisons qui manquent au pessimisme, depuis le mal-être personnel jusqu'à la certitude que l'humanité n'aura de cesse que de parvenir à son propre anéantissement. Chez les Grave Babies en tout cas, le futur ne saurait être que dystopique et ils s'emploient à s'en lamenter sur tous les tons du rock gothique, de la dark wave et du dark metal, si tant est que cela vous parle. En clair, ils alignent des chansons à l'ambiance sombre, portées par des guitares grondantes et des percussions martiales, avec un chant empreint de tristesse. Cela peut s'avérer pénible à l'occasion, lorsque le groupe franchit la mince frontière qui le sépare de la musique industrielle (Concrete Cell) ou lorsque son chanteur trouve marrant de se fendre d'un rire démoniaque (War). Mais la plupart des morceaux de cet album ressuscitent avec bonheur – si j'ose dire – les bonnes vieilles noirceurs d'une new wave digne de ce nom, compagne bienvenue des nuits de solitude, de lassitude et de mésestime de soi, voire tout simplement de désespoir (Eternal, Try 2 Try, Punishment). Il est malgré tout quelques rayons de lumière qui parviennent à percer toute cette palette de noirs (Something Awful, Positive Aggression).
3 septembre 2022
Studio de la radio KEXP à Seattle (Washington, États-Unis) le 27 août 2015.
Vidéo éditée par KEXP.
2015, Hardly Art.