2009, Rabid Records
C'est une atmosphère sombre et oppressante que livre l'électro-pop superbe et magistrale de Fever Ray, alias Karin Dreijer Andersson. Les pas font des clics humides dans des galeries souterraines. Des vents inquiétants de synthé agitent des sous-bois obscurs et étouffants. De sourdes pulsations remontent inexorablement des profondeurs de la terre. Des percussions hachées et des bruits étranges ne cessent de souiller une voix dont la clarté, saisissant contraste, ne fait qu'ajouter à l'ambiance malsaine. Même les chants les plus chatoyants (When I Grow Up, Seven, Triangle Walks) mettent mal à l'aise. Alors que dire de ceux qui sont ouvertement inquiétants (If I Had A Head, Concrete Walls, Keep The Streets Empty For Me, Coconut) ! Il n'y a jamais d'éclat de voix, pas plus qu'il n'y a d'accélération du tempo, toujours lent, pesant, inéluctable. La musique de Fever Ray s'élève comme le brouillard sur un cimetière, passe comme un nuage d'orage tout en menace. S'éloigne enfin, tel un fantôme maléfique qui épargnerait ostensiblement le promeneur égaré après avoir croisé son regard empli de peurs ancestrales.
7 juin 2009
New York (États-Unis), 29 septembre 2009.
2009, Rabid Records.