2012, Bloodshot
Tod Ashley est une éponge. Montrez-lui un bouzouki ou un didgeridoo et il y a fort à parier que l'instrument sera intégré à l'orchestration d'une prochaine chanson. Ici par exemple, c'est une zurna turque qui tient la vedette dans Glitter Days. L'on entend aussi tout au long de l'album diverses percussions exotiques dont un dohol. Ajoutez-y quelques rythmes cubains et de bonnes poussées de cuivres d'un côté, le trio guitare-basse-batterie du rock de l'autre, et vous obtenez le « world punk » dont se réclame Firewater, soit une musique assez enlevée et plutôt festive, langueur mélancolique de l'aube naissante comprise (Nowhere To Be Found). Les bases du rock y sont présentes – c'est même le timbre sec et métallique de la guitare d'A Little Revolution qui a tout de suite retenu mon attention, me rappelant une sonorité caractéristique des défunts Marquis de Sade – mais globalement, la balance penche nettement plus vers le world que vers le rock, une fois passés les deux premiers titres. Je ressens en tout cas une certaine ironie à découvrir l'éclectisme de Tod A., grand amateur de klezmer (musique ashkénaze) et insatiable globe-trotter, à travers un album inspiré par le « printemps arabe » de 2011, réalisé en terres juive à Tel-Aviv et musulmane à Istanbul, alors qu'Israéliens et Palestiniens sont une fois encore en train de se taper dessus.
31 août 2014
Session live à la radio KEXP de Seattle (Washington, États-Unis), le 10 octobre 2012.
Vidéo éditée par KEXP.
2012, Bloodshot.