1996, Lithium
La destinée est décidément chose imprévisible. Austère, mal fichu, aussi avenant que l'étendue nuageuse indistincte de la pochette, le troisième et ultime épisode de l'aventure Diabologum est pourtant devenu une véritable relique pour initiés. Initiés de quoi ? That is the question. Les approximations musicales de l'oeuvre, sa pauvreté vocale et les rugosités du son transmettent brut de décoffrage le désarroi, le désespoir et même le nihilisme qui les inspirent. Humeur sombre, pessimisme absolu, cafard ordinaire des existences ordinaires, perspectives en cul-de-sac... Cet album est un objet poisseux totalement hors norme, un dernier tag avant de se jeter sous le métro, un crachat de mépris avant de tout faire sauter. Ce ne sont ni l'âme ni les oreilles que ce cri primal cherche à remuer, mais les entrailles. Les initiés – ceux qui n'en sortent pas indemnes – comprennent, mais un peu tard, qu'il y parvient magistralement.
26 février 2011
Festival Rockomotives de Vendôme (Loir-et-Cher, France) le 29 octobre 2011.
1996, Lithium.