2004, East West France
Bien que le groupe ne renie en rien les godillots pesants et les canifs incisifs du rock – la guitare hache, la basse martèle, la batterie cogne –, ce sont bien la tendresse et l'amour qui illuminent l'œuvre de Dolly. Les textes et la voix enfantine d'Emmanuelle Monet y sont bien sûr pour quelque chose, mais pas que. L'attachement que suscitent ces musiciens nantais trouve aussi son origine, probablement, dans l'intelligence et la sensibilité qui guident leurs choix musicaux, ainsi que dans la minutie qu'ils accordent aux mélodies et aux arrangements. Ce quatrième album en est un exemple flagrant : là où d'aucuns comprennent l'électronique comme une simple puissance sonore supplémentaire, Dolly l'introduit par petites touches astucieuses et soignées, rendant ces sonorités particulières bien plus audibles, subtiles et utiles qu'un riff balourd de synthé grésillant. Ce sont de petits gloussements ici, des cliquetis là, ou encore des boucles lointaines et des percussions grimées d'effets qui enrichissent le son d'ensemble de nuances nouvelles, particulièrement inventives et réussies. Mine de rien, ce petit groupe provincial a apporté une fraîcheur bienvenue au rock. Ils auraient sûrement encore grandi leur musique, qu'ils ne cessaient d'épancher dans des concerts généreux. Le sort en a décidé autrement : dévastés par la disparition du bassiste Michaël Chamberlin un an après la sortie de cet album, ses compagnons n'ont ni pu ni voulu continuer Dolly sans lui.
21 avril 2024
Émission télévisée « Top Of The Pops » sur France 2 à Paris (France), en 2004.
Vidéo éditée par pitifreak.
2004, East West France.