2010, Jagjaguwar
Les Besnard Lakes sont plus qu'intéressants. Après une première approche rapidement rangée entre les guitares post-rock de Mogwai et les voix aériennes de Mercury Rev, j'explore les recoins plus en profondeur. Ainsi, les Canadiens ont l'art de déployer de longues plages où la guitare occupe l'espace principal avec deux ou trois accords que la saturation transforme en véritables murs sonores. Les cassures de rythme sont aussi l'une de leurs spécialités et ils en usent avec la parcimonie et le brio qui sied à ceux qui sont suffisamment maîtres de leur technique pour ne pas avoir à en faire des tonnes pour impressionner. Il y a aussi l'orgue Hammond, employé soit pour assombrir l'atmosphère, soit au contraire pour laisser entrer la lumière du soleil. Il y a surtout ce solo de guitare qui me rend si fébrile et résume si bien la musique des Besnard Lakes, dans la deuxième partie de Land of Living Skies. Une musique qui ne procure ni tristesse, ni vague à l'âme, ni malaise. Elle est juste lumineuse et plonge l'auditeur dans une sorte de béatitude satisfaite, un bien-être aussi bienvenu qu'exceptionnel. Les Besnard Lakes émerveillent et ravissent en faisant s'envoler non pas une colombe d'un foulard, mais une musique qui donne du plaisir, tout simplement.
23 mai 2010
New York (États-Unis), 28 mai 2010.
2010, Jagjaguwar.