2010, Mmm... Records / Universal-Island
Débrancher l'électricité pop-rock d'un premier album plutôt bien accueilli pour enchaîner avec un deuxième totalement acoustique dénote un sacré culot. Dérouter le critique formolé ou le fan fraîchement enthousiaste n'est pas sans risque. Cela demande aussi du talent car l'on se retrouve sans filet, juste avec ses mélodies à peine vêtues. Je ne sais pas si Bombay Bicycle Club s'est posé toutes ces questions, mais l'essentiel est qu'il ait osé franchir le pas. Les entrelacs de guitare et de banjo servent admirablement les complaintes chantées d'une drôle de voix grelottante. La reprise de Dust On The Ground, qui figurait sur le premier album, en donne toute la mesure : la version originale était excitante ; sa petite sœur folk est deux fois plus intense. S'il est quelques morceaux à la sonorité légère (Rinse Me Down, Ivy & Gold...), la tonalité dominante est bien à la mélancolie (Dust On The Ground, Leaving Blues, Jewel), avec tout particulièrement Flaws et le renfort vocal qu'y apporte Lucy Rose, ainsi que la recomposition tournoyante de Swansea, une chanson de Joanna Newsom. Ces morosités automnales sont aussi envoûtantes que la tristesse sépia de la pochette, peinte par le bassiste Ed Nash.
24 octobre 2019
Version acoustique.
Vidéo éditée par watchlistentell.
2010, Mmm... Records / Universal-Island.