1974, Phonogram
La poésie moderne et littéraire de Christian Décamps est la grande vedette de ce conte médiéval fantastique. Il faut dire que le groupe a bien grandi : plus complexes et mieux travaillées, les compositions bénéficient d'arrangements variés et recherchés, d'autant plus audibles que chacun songe davantage au résultat d'ensemble qu'à son égo de soliste. La production est aussi plus soignée et c'est tant mieux : le magma sourd du Cimetière des arlequins était pénible, à la longue. Ici, la guitare peut enfin s'autoriser de délicats arpèges acoustiques, l'orgue se fait plus harmonieux et mélodique, la batterie devient percussions et la basse va jusqu'à oser des phrases un peu alambiquées. Que cet album ait été disque d'or n'est pas étonnant : la fierté nationale lui est reconnaissante d'avoir affranchi le rock progressif à la française de sa piètre condition de vilain petit copieur. Ange a maintenant sa propre musique, libre et unique.
16 décembre 2007
Quelque part en Lorraine (France) en 1977.
1974, Phonogram.